César Baldaccini
César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né le 1er janvier 1921 et mort le 6 décembre 1998
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« Je n’ai pas d’imagination. Elle ne me vient qu’avec le toucher et les yeux. Sans ces deux éléments, le cerveau ne fonctionne pas. » (César)
Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1952, en Provence, il fait ses premiers essais de soudures et ses premières sculptures en ferrailles, en utilisant des matériaux de récupération peu couteux, car ses moyens sont alors toujours modestes, ainsi c’est parce qu’il n’a pas d’argent pour s’offrir du marbre que César va récupérer dans les décharges de ferraille les matériaux de ses premières sculptures : des tubes, des boulons, des vis.. qui deviendront tantôt des insectes où se retrouvent dans les courbes puissantes de la » Vénus de Villateneuse « .
A partir de 1960, César centre ensuite son travail sur la technique de la » compression dirigée « , qui devient sa marque de fabrique : à l’aide d’une presse hydraulique, il compresse des objets divers. La vicomtesse de Noailles lui offre sa première voiture, une Zil soviétique tout neuve, la seule à Paris. César la renvoie compressée et plate comme une omelette et ayant perdu 90 % de son volume, d’autres automobiles vont aussi subir le même sort. Cet acte d’appropriation se veut un défi à la société de consommation et le rapproche des Nouveaux réalistes, dont il fait partie aux cotés de son ami Arman, auquel son nom est souvent associé.
Homme à la fois simple et complexe, au franc-parler méridional, il cultive son image d’éternel artisan, de soudeur, et surtout de grand créateur.
César remet en question les canons de la sculpture traditionnelle. L’emploi de la presse hydraulique, du polyuréthane expansé et de l’empreinte lui permet de s’approprier le réel de manière directe, en réduisant son intervention manuelle. Sculpteur de formation classique, César partage avec Jean Nouvel, lors de vacances passées ensemble, ses interrogations sur la nature de l’art : Une œuvre qui ne met pas en valeur un savoir faire relève-t-elle encore de l’art? ». Catherine Millet explique que « César, aussi classique soit-il dans l’esprit, aussi attaché soit-il au « métier » se trouve pris dans une problématique qui fait que la sculpture n’est plus seulement l’art des belles proportions et des beaux matériaux à caresser [mais] qu’elle peut [aussi] être une idée ».
Habitée par l’exemple des grands maîtres de la sculpture et structurée autour d’une série de gestes radicaux et novateurs, l’œuvre de César se place sous le signe d’une résistance à la pensée commune